[…] Et l’usine délabrée est un vaste poème épique dont une chaise abandonnée forme l’unique point d’exclamation. Chaque craquelure, chaque rayure, chaque boursouflure, craquèlement, fente, trou, entaille sont les phrases de ce qui s’est joué ici. Les frottements, les brisures, les éclats, les fractures, les brûlures, les taches, les salissures, les souillures, les saletés ajoutent des glacis d’histoires au squelette de l’architecture.
Qui sait lire voit ici la nidification des gestes, la sédimentation du temps, le mémorial de milliers de corps évanouis. […]
[…] La réalité, c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire. Philip K. Dick. La réalité de l’usine est cousue de phrases qui continuent d’exister alors que les hommes ont cessé de croire à l’usine. […]
Extrait du texte “ L’usine, roman ” Éric Pessan I novembre 2012
Vosges I France
La Courroie I Entraigues I France 14 09 > 08 10 2012